Depuis le renforcement du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) en 2021, de nombreux propriétaires s’interrogent : doit-on obligatoirement viser une classe énergie D ou mieux ?
Entre les obligations réglementaires croissantes et les recommandations des experts, le doute persiste. Est-ce une simple recommandation écologique, un seuil fiscalement avantageux, ou une obligation légale ?
Dans cet article, nous faisons le point sur ce qui est exigé par la loi, ce qui est stratégiquement recommandé, et les conséquences concrètes de ne pas atteindre le fameux seuil D.

DPE : recommandation ou obligation ?
Le DPE est obligatoire depuis plusieurs années pour toute vente ou mise en location d’un logement. Il doit être réalisé par un diagnostiqueur certifié, selon un modèle normalisé. Mais attention : si le DPE est bien une obligation, la classe énergétique à atteindre ne l’est pas forcément.
Actuellement, seules certaines classes basses (F et G) sont visées par des interdictions progressives :
- Dès janvier 2025, interdiction de louer un logement classé G
- En 2028, ce sera au tour des logements classés F
- Et à l’horizon 2034, les classes E seront elles aussi exclues du marché locatif
À ce jour, aucun texte n’impose la classe D comme seuil légal minimum. Mais dans les faits, elle devient un repère stratégique incontournable.
Ce qui est obligatoire :
- Avoir un DPE valide (réalisé après 2021)
- Informer le locataire ou acheteur
- Respecter les seuils G, F, E aux dates clés
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Pourquoi viser la classe D malgré tout ?
Même si la classe D n’est pas (encore) une obligation légale, elle devient de plus en plus incontournable dans les faits. Pourquoi ? Parce que les logements en dessous (E, F, G) sont pénalisés sur tous les plans : location, vente, financement, fiscalité.
Un seuil stratégique pour louer en toute sécurité
- À partir de la classe E, le gel des loyers s’applique dans les zones tendues.
- Un logement classé D, en revanche, permet de revaloriser librement le loyer.
- C’est aussi un critère de sélection pour les locataires sensibles à leur facture d’énergie.
Un levier de valorisation à la revente
- D’après les notaires, un logement classé D se vend plus vite et à un meilleur prix qu’un F ou G.
- La “valeur verte” devient un critère crucial dans la négociation.
Un seuil d’accès aux aides renforcées
- Certaines subventions (comme le bonus rénovation globale) exigent d’atteindre la classe D ou mieux.
- Cela permet aussi d’ouvrir droit à des montants plus élevés dans MaPrimeRénov’.
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Ce qu’en disent les experts et les institutions
Si la loi n’impose pas encore la classe D, les acteurs du logement, de l’énergie et de la finance convergent tous vers ce seuil comme référence minimale.
ADEME : un seuil “acceptable”
L’ADEME (Agence de la transition écologique) recommande la classe D comme seuil minimum à viser lors d’une rénovation. En dessous, les efforts à fournir pour atteindre le confort thermique et énergétique deviennent trop importants.
Notaires & agents immobiliers : critère de valorisation
Les professionnels de l’immobilier constatent que les biens classés D ou mieux :
- se vendent plus vite
- et négocient moins qu’un bien F ou G, souvent perçus comme “à travaux”.
Banques & assurances : un filtre à crédit
De plus en plus d’établissements bancaires refusent de financer l’achat d’une passoire énergétique. Certaines assurances habitation imposent aussi des surcoûts pour les logements mal classés.
🔗 À consulter : Ademe – Objectifs de rénovation énergétique des logements

Classe D ou mieux : comment choisir son niveau ?
La classe D est un point de bascule dans la rénovation énergétique. Mais faut-il se contenter de la viser… ou aller plus loin ?
Pour louer sereinement : la classe D suffit
- Atteindre D permet d’échapper au gel des loyers
- Cela évite les sanctions à court et moyen terme (jusqu’en 2034)
- C’est un compromis efficace entre coût des travaux et gain immédiat
Pour vendre ou valoriser : viser C ou mieux
- La classe C rassure les acheteurs (factures basses, confort)
- Elle anticipe d’éventuelles futures contraintes réglementaires
- Elle permet de positionner son bien dans le haut du panier en cas de vente
Pour réduire ses charges et son impact : viser A ou B
- Ces classes sont plus difficiles à atteindre, mais ouvrent la porte :
- Aux bonus rénovation globale
- À des économies durables sur chauffage et climatisation
- À un confort thermique optimal
Classe DPE | Confort thermique | Aides accessibles | Valeur du bien |
---|---|---|---|
D | Correct avec effort | MaPrimeRénov classique | Neutre |
C | Bon en toutes saisons | Prime bonifiée | +5 à 10 % estimés |
B | Très bon, stable | Max aides + CEE | +10 à 15 % estimés |
A | Excellence + passif | Aides + bonus vente | +20 % et plus |
Conclusion – Classe D : pas (encore) une obligation… mais un nouveau standard
En résumé, la classe D n’est pas légalement obligatoire aujourd’hui. Mais elle est en train de devenir un standard de fait, porté par :
- les lois sur la rénovation énergétique,
- les professionnels du logement,
- les attentes des locataires et acheteurs,
- et les logiques de financement bancaire.
Atteindre ce niveau, c’est préserver la valeur de son bien, protéger sa capacité à louer, et se donner la liberté de choisir son avenir immobilier.
Et pour ceux qui souhaitent aller plus loin, viser la classe C, B voire A, c’est investir dans le confort, la durabilité et la rentabilité.